Histoire

Bouée, qui s’écrivait souvent Boué au XVIIIe siècle, tire son nom peut être de bawa qui signifie la boue en gaulois et a donné boe en vieux français, ou encore de bovata, pâturage à boeuf, soit, peut être, de bonum vadum qui veut dire le bon gué ou le bon passage de fleuve (sens attesté pour Boué dans l’Aisne dans un document du XIIIe siècle).

Bouée est un démembrement de la paroisse primitive de Savenay. Son indépendance n’est intervenue qu’en 1790, à la création des communes. Le territoire a toutefois été doté d’une église succursale dès le Moyen-Age, constituée en trève ou feuillette, et les habitants jouissent de l’autonomie administrative.

Deux prieurés sont édifiés en bord de la Loire : Sainte-Anne de Rohars et Saint-Hilaire du Tertre. Bouée compte deux seigneuries, le Châtelier et la Cour-de-Bouée, mais la plus grande partie du territoire et des habitants est dans la mouvance de la vicomté de Donges et de la baronnie de la Roche-en-Savenay. Le petit port de Rohars connaît, à certaines époques, une activité fluviale importante.

La Révolution est d’abord bien accueillie mais perd rapidement la faveur de la plupart des habitants à cause de la politique antireligieuse. Après la bataille de Savenay, le 23 décembre 1793, des rescapés vendéens trouvent refugent à Bouée et plus de mille d’entre eux peuvent franchir la Loire et regagner leur pays grâce à un habitant de Rohars, Jean Legland. Au XIXe siècle, l’aménagement des marais permet le développement de l’élevage. Au début du XXe siècle, l’endiguement de la Loire provoque le comblement progressif d’une grande partie du lit du fleuve, et Rohars perd tout caractère portuaire.