Patrimoine
ROHARS
Village portuaire de Bouée
A la sortie de Bouée la stèle gauloise de Rudesse, que certains confondent avec une borne milliaire, alimente les spéculations sur l’existence supposée d’une ancienne voie romaine qui aurait longé cette grande pierre debout jusqu’à la Loire.
Pourtant rien ne prouve que Rohars existait comme port dans l’antiquité. Ce n’est qu’au Moyen Âge, après l’an mil, les invasions vikings terminées, que les alluvions naturels aidant, le port a pu vraiment se développer parallèlement à l’implantation du prieuré Sainte Anne de Rohard.
Progressivement le commerce va s’y développer et Rohars comme d’autres petits ports de l’estuaire va jouer un rôle important, aussi bien dans l’activité transversale Nord-Sud que dans le commerce maritime en étant par exemple le port d’attache d’une partie de la flotte de commerçants espagnols au XVIe siècle, les Senores du Sauf-Conduit. Plus récemment, port de pêche, point de débarquement et d’embarquement de bétail, de foin, de sable, de roux (roseaux) et lieu de traversée, Rohars va cependant péricliter au XXe comme tous les petits ports ligériens.
Il s’agit essentiellement, comme tous ces ports d’estuaire, d’un havre d’échouage où des embarcations fluviales : toues, chalands, gabares, à fond plat venaient accoster sur les vasières au gré des marées pour le chargement et déchargement des biens.
Mais c’est la structure rocheuse de Rohars qui lui permit également d’être un port d’attache pour des bateaux de commerce maritime, en particulier au XVIe siècle. Plus récemment, une cale, dont la création serait toutefois antérieure à 1820, facilita également l’accès des embarcations à toute heure de la marée.
A la suite du colmatage alluvionnaire, au départ naturel, mais ensuite aggravé par des pierres d’endiguement, comme celles qui furent posées à la tête de l’ile Pipy et qui contribuèrent à boucher le bras de Lavau, ces ports au passé très riche disparurent et ne subsistent, dans le meilleur des cas, que comme ports reliques.
C’est la cas de notre port, Rohars, dont les ruines attestent de l’importance passée mais dont la cale, située sur un étier, n’est plus utilisée que par quelques rares barques de pêcheurs locaux et de chasseurs de gibiers d’eau.